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Concert de Boris Berezovsky et Henri Demarquette – théâtre des Champs-Elysées

Le 9 décembre 2013

Programme : Sonate n°2 op.58 de Felix Mendelssohn, Sonate op.65 de Benjamin Britten, Vocalise de Sergueï Rachmaninov, Sonate op.36 d’Edvard Grieg.

lanouvellerepublique.fr

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Boris Berezovsky et Henri Demarquette ont un point commun, celui d’être tous deux de grands musiciens mondialement reconnus, multi primés et se produisant sur les plus grandes scènes. Le pianiste moscovite est réputé pour sa virtuosité, son jeu fin et léger contrastant avec un physique tout en puissance. Il est féru des compositeurs russes tels Rachmaninov ou  Tchaïkovsky mais aussi de Liszt (son interprétation de la Totentanz est remarquable) et Chopin sans négliger la musique d’aujourd’hui dont le jazz. Le violoncelliste français aborde de manière plus franche la musique contemporaine et travaille régulièrement avec les compositeurs actuels comme Eric Tanguy.

photo Sophie Becker

photo Sophie Becker

Il est évident qu’entre ces deux musiciens très complices, « le courant artistique » est passé. Il y a complémentarité entre eux, entre le souffle que Demarquette réussi à faire passer par les cordes de son violoncelle (un instrument de 1697 fabriqué par le luthier Goffredo Cappa et un archet de Persois de 1820) et la retenue des doigts de Berezovsky sur le clavier de son Steinway.

Le théâtre des Champs-Elysées fête cette année le centenaire de sa « naissance » et c’est dans un monument conçu par les architectes Henry Van de Velde et Auguste Perret, décoré par le peintre et sculpteur Antoine Bourdelle, le peintre Maurice Denis et le cristallier René Lalique que nous avons pu assister à un très beau concert.

Le programme était international et éclectique. Tout d’abord la sonate pour violoncelle et piano n°2 opus 58 de l’allemand Felix Mendelssohn, composée en 1842-1843 (allegro assai vivace, allegretto scherzando, adagio et finale) et interprétée avec passion, invitant à une rêverie romantique. Puis la sonate opus 65 de l’anglais Benjamin Britten, écrite en 1961 et dédiée à Mstislav Rostropovitch, sonate exigeante, d’une complexité technique impressionnante mais pendant laquelle les deux musiciens ont semblé beaucoup s’amuser. Ensuite la magnifique

théâtre des Champs-Elysées - Photo Sophie Becker

théâtre des Champs-Elysées -Photo Sophie Becker

Vocalise de Sergueï Rachmaninov, composée en 1912 et révisée en 1915 lors d’un moment de grande souffrance psychique chez le compositeur russe sujet aux dépressions et surtout à une angoisse de mort parfois insoutenable. Cette Vocalise a été interprétée avec beaucoup de retenue et de finesse, occasionnant chez le public une émotion palpable. Et enfin la sonate opus 36 du norvégien Edvard Grieg, célèbre pour avoir collaboré avec Henrik Ibsen dans la mise en musique de sa pièce de théâtre Peer Gynt en 1876 (reprise récemment et de manière remarquable à la Comédie Française).

Evidemment, le public en a redemandé et c’est avec une grande générosité que les deux musiciens nous ont offert en bis La Méditation de Thaïs (Massenet), une pièce de Rachmaninov et une autre pièce que je n’ai malheureusement pas pu identifier.

Et n’oublions pas la tourneuse de pages qui n’a pas un rôle facile et qui s’est montrée à la hauteur de sa tâche. Un pianiste qui n’a pas confiance en son (sa) tourneur(euse) de page joue nécessairement moins bien, ce qui ne fut pas le cas ce soir-là.

Après le concert- Photo Sophie Becker

Après le concert- Photo Sophie Becker

En espérant que Boris Berezovsky et Henri Demarquette réitèreront au plus vite cette expérience musicale.

Sophie Becker, le 10 décembre 2013

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